[TEST & AVIS] Le Pixel 6 Pro de Google, un Pixel sans l’effet « Waouh » de ses prédécesseurs
Le Pixel 6 Pro, tout comme sont petit frère le Pixel 6, ont été présentés au publique le 19 Octobre et disponibles en boutique depuis le 28 Octobre. Commercialisé à un tarif unique de 899 euros, le modèle Pro vient directement s’attaquer aux smartphones premium d’Apple, Samsung, Oppo ou encore Xiaomi avec un tarif bien plus contenu. Est-il à la hauteur ?
Voilà maintenant quelques jours que je teste le nouveaux smartphone haut de gamme de chez Google. Disponible en France dans une seule et unique déclinaison (dommage) « noir carbone », 12 GO de RAM et 128 GO de stockage, ce smartphone, n’a plus rien a voir avec ses prédécesseurs.
Design et spécificité
Contrairement au Pixel 5 et son format compact ou le 4 avec ses bordures disgracieuses, le nouveau fleuron ressemble davantage à un Samsung S21 Ultra ou à un Oppo Find X3 Pro.
Le Pixel 6 Pro est un très grand smartphone avec un magnifique écran bord à bord poinçonné de 6,7 pouces au format 19.5:9, aux bords légèrement incurvés sur un cadre en aluminium recyclé. Les bordures sont fines et le menton (bas de l’écran) est quasiment sur la même harmonie que le pourtour. On pourra lui reprocher son épaisseur de 8,9mm mais c’est le prix à payer pour loger une batterie de 5000mAh.
Au dos, Google a voulu se démarquer de la concurrence avec une signature esthétique distinctive. On retrouve donc une barre noire sur toute la largeur du smartphone intégrant les 3 capteurs photos et le flash. Le dos en verre est quant à lui bi ton avec 2 nuances de gris pour ce modèle avec en son centre le G de Google.
Cette barre qui plaira ou non a au moins le mérite de rendre plus stable le Pixel lorsqu’il est posé sur une table. De plus, les coques viennent s’adapter autour de cette barre ce qui la rend moins proéminente. J’avoue que cette touche d’originalité me plait bien.
En revanche, je suis moins conquis par le dos glossy, qui prend beaucoup trop les traces de doigts et me donne l’impression d’un toucher plastique. Dommage pour un smartphone haut de gamme. J’aurai préféré une texture mat comme sur les derniers iPhone Pro. Malgré l’épaisseur, la tenue en main est bonne et le smartphone bien équilibré malgré ses 210 grammes. Les bords incurvés à l’avant et à l’arrière renforce cette sensation de « douceur » de l’appareil.
Le vrai problème de design selon moi c’est le bouton d’alimentation qui se trouve sur le coté droit mais au dessus des boutons de volume. Il m’est arrivé un nombre incalculable de fois de modifier le volume au lieu d’éteindre l’écran. Et Malheureusement pas de double tape sur ce modèle pour l’éteindre.
Un écran toujours plus spectaculaire
Il y a toujours cet effet « Waouh » à l’allumage d’un appareil de cette taille. Surtout qu’encore une fois Google n’a pas lésiné sur la qualité de son écran qui affiche une résolution QHD+. Google a enfin intégré le capteur d’empreintes sous l’écran et non plus au dos comme sur le Pixel 5.
Ce capteur m’a surpris par sa lenteur, mais il semble que Google se soit déjà expliqué à ce sujet et mettant en avant les algorithmes utilisés pour la sécurité rendant l’authentification plus lente mais plus sure. En espérant qu’ils puissent corriger cela dans une future mise à jour logiciel car c’est assez désagréable d’avoir l’impression de devoir appuyer fortement sur le capteur pour déverrouiller son smartphone.
La plus grande nouveauté, c’est indéniablement l’intégration d’une fréquence de rafraichissement adaptative jusqu’à 120 Hz, qui rendra le smartphone très fluide et économe en énergie. La promesse est tenue, la fluidité est au RDV. L’écran est parfaitement lisible dans toutes les conditions, même en plein soleil. Il offre une luminosité maximale de 800 lits (autant qu’un iPhone 13) et un contraste infini de part sa dalle OLED.
Plusieurs mode d’affichage sont disponibles dans les réglages, ce qui permettra de répondre aux gouts de chacun en terme de colorimétrie. Pour ma part, j’ai laissé sur le réglage initial « Adaptatif » qui semble le plus équilibré.
Point négatif de cet écran, l’impossibilité de réduire la définition en FHD ce qui aurait permis de soulager un peu la batterie.
Une autonomie au top… mais peu rapide
Cette version Pro dispose d’une batterie de 5000 mAh avec une charge « rapide » de 30W. Le chargeur n’étant plus fourni non plus par Google, il vous faudra vous le procurer séparément. Le Pixel 6 Pro est également compatible avec la charge sans fil (Qi 23W).
J’ai été personnellement déçu par cette recharge dite rapide qui demande près de 2h pour restituer les 100% d’autonomie à l’appareil. Même si les 50 premiers pourcentages se récupèrent en une trentaine de minutes, il faudra laisser le smartphone branché bien plus longtemps pour tenir la journée.
Certains tests démontrent que la charge ne dépasse pas les 22W en filaire avec une moyenne de 13W sur la durée d’un cycle ce qui expliquerait la lenteur.
Point positif, la recharge inversée permet de recharger des écouteurs, une smartwatch ou même un autre smartphone compatible.
En pratique, j’ai toujours réussi à finir la journée avec une charge complète. Quelque soit l’utilisation (photo, jeux, vidéo) le Pixel répond présent mais il faut un minimum d’organisation pour ne pas démarrer sa journée avec une batterie chargée à moitié.
J’avais pour habitude de mettre en charge une petite 1/2 heure mon Oppo Find X2 Pro le matin au moment de la douche pour qu’il retrouve une journée d’autonomie grâce à la charge 65W. Là, il m’a fallu revoir mon organisation et charger le Pixel plutôt en soirée au moment du diner.
Un très bon photophone au gout du jour… sans plus
Autre nouveauté de ce modèle Pro est l’intégration de 3 capteurs.
- un grand angle de 50 MP qui ouvre à f/1.85
- Un ultra grand angle de 12 MP qui ouvre à f/2.2
- Un téléobjectif de 48 MP qui ouvre à f/3.5 avec un zoom optique x4 (x20 en numérique)
Les clichés sont de bonne qualité, avec un bon piqué et pas de bruit sur les photos de nuit. Dans l’ensemble, les capteurs du Pixel tirent sur une tonalité chaude contrairement à l’iPhone 12 Pro Max, que j’ai utilisé en parallèle, qui lui tire davantage sur une tonalité froide.
La stabilisation est bonne et il est assez rare de faire des photos floues. De jour les résultats sont excellent mais par contre de nuit je m’attendais à beaucoup mieux compte tenu de la solide réputation des Pixel ces dernières années. C’est très correct, mais j’ai préféré les rendus plus naturels de mon iPhone 12 Pro Max qui a déjà 1 an et qui n’a pas la réputation des Pixel sur ce créneau.
La gomme magique est assez incroyable à utiliser. Bien sûr il ne faut pas zoomer sur la photo mais le machine learning réalise de très bon résultats. Un nouveau mode photo fait également son apparition, le mode « mouvement ». Cela permet de générer du flou soit sur l’arrière plan ou bien directement sur le sujet. Les résultats sont également convaincants.
Des photos parlent mieux que de long discours donc voici quelques clichés réalisés lors d’un séjour à Disneyland Paris
De jour :
De nuit :
Petit comparatif de nuit avec un iPhone 12 Pro max:
Vidéo en mode ultra stabilisation:
Audio… pas le meilleur
Le Pixel 6 Pro intègre 2 haut parleurs stéréo qui produisent un son plutôt puissant mais quelque peu déséquilibré. On sent une nette différence entre celui situé au bas de l’appareil qui semble clairement plus enveloppant que celui situé en haut de l’appareil. Les basses sont plutôt présentes, mais les aigus manquent de clarté, et comme la plupart des smartphones les médiums sont aux abonnés absents. Clairement pas le meilleur dans ce domaine.
France oblige, il profite d’un casque filaire USB C qui met l’accent sur les basses.
Performances : Google Tensor
Pour la première fois Google introduit une puce maison dans ses appareils, le Google Tensor. Il s’agit d’un SoC gravé en 5 nm intégrant un CPU 8 cœurs au découpage suivant : 2 cœurs performants (2.8 GHz), 2 cœurs moyenne charge (2.2 GHz) et 4 cœurs efficients (1.8 GHz).
A la manière d’Apple, Google souhaite développer le hardware en plus du software qu’il maîtrise déjà à la perfection. De cette façon le géant s’assure de maîtriser sa création de À à Z et peut ainsi nous assurer 5 ans de mise à jour de sécurité et au minimum 3 mises à jour majeures d’Android.
D’après les benchmarks cette puce n’est clairement pas la plus puissante du marché mais elle rempli largement son rôle et je ne l’ai senti peiner à aucun moment. Largement assez puissante pour les usages intensifs d’aujourd’hui.
Android 12… des widgets WTF ???
Icônes standards Icônes adaptatifs
J’attendais beaucoup de cette dernière mise à jour d’Android en version 12 qui a lancé le déploiement d’un nouveau design appelé Material You. Malgré le chemin parcouru par Android pour égaler la pureté et la sobriété d’iOS, je ne peux qu’être déçu par cette interface qui apporte certes quelques évolutions graphique, mais les couleurs de l’interface restent discutable. Tout comme les icônes Google dont la couleur s’adapte au thème.
Et que dire des widgets… précurseur sur ce terrain, ils ont toujours été disparates et peu harmonieux. Apple a su exploiter cette fonction sans dénaturer son interface. Google doit imposer des règles strictes aux développeurs afin d’ordonner l’ensemble.
L’expérience Android pure est toujours aussi agréable et seules quelques applications Google sont pré installées par défaut. Tout est fluide et bien pensé.
Conclusion
J’attendais impatiemment le nouveau Pixel pas forcément pour son design, même si cette fois je n’ai pas grand chose à lui reprocher, mais surtout pour ses qualités photos. On peut dire que la claque visuelle des photos prises par un Pixel 3 ou 4 n’est pas d’actualité avec ce nouveau modèle. Il fait de bons résultats mais pas toujours les meilleurs et je pense que la concurrence à largement rattraper son retard sur ce point. La gomme magique reste une fonction propre aux Pixel qui a tout son sens et exploite pleinement le machine Learning de Google.
Ce Pixel 6 Pro est dans l’ensemble un très bon smartphone, mais il manque l’effet « waouh » des anciennes générations sur la partie photos. Google a su monter en gamme au niveau hardware afin de suivre son software mais n’atteint encore pas le niveau des meilleurs haut de gamme du marché (iPhone 13 pro, Xiaomi Mi 11 Ultra ou Samsung Galaxy S21 Ultra) commercialisés 300 ou 400 euros plus cher que ce Pixel, ce qui n’est pas non plus négligeable.