Après neuf ans d’absence, la Beats Pill fait son grand retour sur le marché des enceintes Bluetooth portables. Apple, devenu propriétaire de la marque depuis 2014, a décidé de ressusciter cette icône des années 2010 avec une version 2024 qui promet monts et merveilles. Je m’attendais à une belle surprise. Spoiler : la surprise était là, mais pas vraiment dans le bon sens…

Un Look iconique modernisé

La nouvelle Beats Pill conserve sa forme emblématique de pilule géante, mesurant 21,9 x 7,1 x 7,0 cm pour un poids de 680 grammes, et Il faut le dire, on peut dire que la Beats Pill a du style.. Comparée à l’ancienne Pill (746 g), elle affiche une légère perte de poids, tout en restant plus lourde que certaines concurrentes comme la Sonos Roam 2 (430 g).

Le design minimaliste d’Apple se ressent immédiatement: une grille métallique perforée occupe désormais toute la face avant, un discret logo « b », et quatre boutons de contrôle intégrés à l’arrière (…un peu trop loin selon moi). Le revêtement en silicone antidérapant garantit une excellente prise en main et une excellente stabilité.

Disponible en trois coloris (noir mat, rouge et champagne), pour ma part, j’ai choisi la version noire, histoire de rester sobre (ou parce que je n’ai pas osé la rouge, allez savoir). L’enceinte bénéficie d’une certification IP67 pour résister à l’eau et à la poussière, parfait pour l’emmener à la plage ou à la piscine.

Mais côté robustesse, elle ne joue pas vraiment dans la même cour que les enceintes baroudeuses de chez JBL. Lors du test « dans la vraie vie », la Pill a montré ses limites: une simple mini chute d’une marche bois a suffi à lui laisser une légère bosse visibles sur la grille, là où une JBL Flip ou Charge encaisse les chocs sans broncher. Elle survivra à une averse ou à un pique-nique, mais mieux vaut éviter de la malmener lors d’une rando.

Dans ses entrailles, Beats a opté pour une configuration à deux haut-parleurs: un boomer ovale « racetrack » et un tweeter. Les ingénieurs ont incliné les transducteurs de 20 degrés vers le haut pour optimiser la diffusion sonore. Le boomer déplace 90% d’air en plus que l’ancienne version, avec des aimants en néodyme 28% plus puissants.

Installation et Connectivité: La magie Apple opère

C’est probablement le point fort de cette enceinte: l’appairage avec un iPhone relève de la magie technologique. Allumez l’enceinte, et elle apparaît instantanément sur l’écran de votre iPhone avec une notification de connexion. Un simple tap et c’est terminé – pas besoin de plonger dans les menus Bluetooth.

Les utilisateurs Android ne sont pas oubliés. La Beats Pill 2024 se connecte aussi en un clin d’œil à un smartphone Android, grâce à Google Fast Pair.

Cette intégration parfaite avec l’écosystème Apple inclut également la compatibilité avec « Localiser » et « Localiser mon appareil » pour Google. La connexion Bluetooth 5.3 Class 1 promet une portée étendue et moins de déconnexions. Cependant, la Beats Pill 2024 ne propose pas de Bluetooth multipoint, elle ne peut être connectée qu’à un seul appareil à la fois. Pour passer d’un appareil à l’autre, il faut d’abord déconnecter le premier, puis connecter le second manuellement.

L’enceinte propose une prise USB-C multifonction permettant la lecture audio filaire haute résolution et la recharge d’appareils externes, c’est malin, et peut s’avérer très pratique. Elle intègre également un microphone pour les appels mains-libres et l’activation de Siri (pas testé). L’autonomie annoncée de 24 heures semble tenir ses promesses, avec une charge rapide de 10 minutes pour 2 heures d’écoute.

Côté réglages, la Beats Pill 2024 fait vraiment dans le minimalisme… voire dans le strict minimum ! Il n’y a aucune application dédiée sur iOS pour personnaliser l’enceinte. Sur Android, il existe bien une appli Beats, mais elle ne propose pas de réglages avancés ou d’égaliseur pour ajuster le son selon tes goûts.

Performance audio: La grande déception

J’appuie sur « play » sur le le dernier titre de Ed Sheeran: « Azizam », avec un petit sourire, prêt à me laisser surprendre. Sauf que… la surprise, c’est surtout un son brouillon, où les voix se perdent dans des basses envahissantes. Je ne suis pas particulierement mélomane, mais sensible au bon son, là, je grimace. La Beats Pill 2024 souffre manifestement d’une signature sonore déséquilibrée qui privilégie les fréquences graves au détriment de la clarté générale…

Passé 50% du volume, les défauts deviennent criants, et ça devient clairement gênant: distorsion, grésillements, et une compression dynamique qui rend l’écoute désagréable. Les voix se perdent dans un magma sonore confus…

Pour continuer le test, je lance un peu de jazz, de soul, mes genres de prédilection qui demandent une restitution précise des instruments et des voix. Résultat: la Beats Pill 2024 se révèle tout aussi décevante, c’est comme écouter un concert à travers un mur. Rien à voir avec mon ancienne Ultimate Ears Boom 2, qui pourtant n’est plus toute jeune, mais qui fait beaucoup mieux.

Pour la petite anecdote en pleine session de test, ma femme entre dans la pièce. Elle s’arrête, fait une grimace, et me balance un « C’est quoi ce son horrible ? ». Voilà, tout est dit. Sans être experte, elle a tout de suite capté le problème. Difficile de faire plus objectif !

Verdict

La Beats Pill 2024, c’est joli sur la table, mais ça fait mal aux oreilles, les miennes en tout cas (et celle de ma femme…). J‘ai vu des sites techniques qui encensent la Beats Pill, lui collent jusqu’à 9/10, sérieusement !!! sont-ils sourds ou juste de mauvaise foi ? À ce niveau, je me demande s’ils ont vraiment écouté la même enceinte que moi, ou si le marketing de Dr Dre leur a fait avaler la pilule sans eau (j’avoue… j’ai mis 20 minutes pour la trouver celle-ci). Parce qu’entre les grésillements, les voix noyées et l’absence totale d’équilibre, difficile de comprendre cet enthousiasme pour cette enceinte qui ne vaut clairement pas son prix (même en solde).